MOTOPLANEURS AEROMODELISME RC
La propulsion des planeurs autonomes
par Jean POULOU
Il m'arrive assez souvent que l'on me pose des questions au sujet de la construction de planeurs, et plus particulièrement des motorisations de planeurs. Plus ou moins le bruit s'est répandu que je m'intéressais à ces choses, et internet s'est chargé du reste. Comme ça fait déjà un moment que ça dure, il m'est devenu évident qu'il y avait des besoins à ce sujet, et donc aujourd'hui je pense que le meilleur service à rendre aux autres est de publier ce que j'ai pu trouver moi-même sur la chose. Ce ne sera donc que ma partie ; ma contribution à un ensemble qui existe déjà.Le sujet sera donc sur la motorisation des planeurs, car pour ce qui est de la motorisation classique, comme par exemple dans le nez du planeur, je pense que la chose est tellement connue qu'il n'est pas besoin d'en rajouter, quoique deux ou trois petites astuces supplémentaires ne seraient pas de trop, vu que là aussi il y a beaucoup de questions qui reviennent souvent.
Le but de cet article est de permettre à quelqu'un qui n'a pas trop de moyens, de pouvoir réaliser une propulsion personnelle adaptée à son modèle, à son terrain et à ses possibilités personnelles en terme de "savoir faire".C'est principalement par le fait d'avoir été souvent privé de remorqueur alors qu'il faisait un temps superbe, que je me suis mis à réfléchir au sujet de la mise en l'air de mes modèles, et je pense n'être pas le seul dans ce cas. Pourtant, je trouve que l'on perd beaucoup avec l'abandon, même partiel, du remorquage, car dans ce cas il y a une partie conviviale qui s'en va avec ; ce côté "entre-aide" si précieux. Mais bon, les choses sont ainsi faites aujourd'hui, qu'il est difficile d'avoir un pilote et son remorqueur à disposition tous les Week-ends ; et on le comprend aisément.
Remorquage B4 au MACH34 (c'est le Webmestre qui est au manche du B4) clic droit et enregistrer
Je suis donc d'avis de faire en sorte de conserver le remorquage classique, et faire aussi du vol autonome quand on ne peut pas faire du remorquage. Les deux choses peuvent être en effet très conciliables. Le but étant de ne pas éliminer une discipline par une autre. Ce que je vais publier ici est vraiment très personnel et ne prétend pas être à la hauteur du professionnalisme, loin s'en faut ! Mais c'est seulement le fruit de trouvailles adaptées à mon besoin personnel, et surtout qui fonctionnent. Je crois d'ailleurs que c'est là le principal. J'ai aussi essayé de faire en sorte que cela ne coute pas très cher, car tous n'ont pas des moyens considérables, moi y compris. Néanmoins il faut quand même investir un minimum. Je trouve que ce site Aéromodélisme RC, correspond bien à ce genre d'article, car dans ce site il s'agit plutôt d'articles "techniques". Enfin c'est ce que j'en ai dénoté. Donc je trouve que ce sujet une peu technique va bien avec.
Jeannot aux commandes, départ à la catapulte
S'il est vrai que pour certains une motorisation de planeur peut paraître "contre-nature", cette motorisation fait pourtant bien partie de la nature, à condition que celle-ci soit le plus discrète possible, bien entendu.Je veux parler des oiseaux… La nature a effectivement pourvu à la motorisation des oiseaux. Il n'y a qu'à voir les battements de leurs ailes pour s'en convaincre. Cette sorte de "motorisation" est en plus totalement invisible, puisqu'elle se trouve à l'intérieur-même des oiseaux, c'est-à-dire dans leurs muscles bien particuliers en terme de rendement bien supérieurs aux nôtres, et aussi dans leur façon de battre des ailes de cette manière "tellement particulière" qui leur permet de grimper tout en avançant. C'est chaque fois un spectacle si on y regarde de près. Nous, pauvres humains, n'ayant pas ces capacités qu'ont les oiseaux, nous essayons de combler ces lacunes par des moyens appropriés. C'est loin d'être parfait mais on fait ce qu'on peut pour y arriver, et ça marche plus ou moins bien.
Cependant on arrive, nous aussi aujourd'hui, à faire disparaître cette vilaine motorisation, comme les pylônes rétractables par exemple. Et je trouve que c'est déjà beaucoup ! Si la nature a donc prévu une motorisation sur les oiseaux pour tenir l'air, c'est qu'il était aussi prévu qu'il y ait des ascendances et des "descendances". On dira la chose comme ça… Nous, aéromodélistes, ainsi que ceux du vol à voile grandeur, nous sommes donc confrontés au même problème, sauf qu'il ne s'agit pas d'un problème de survie, mais de loisir. Alors nous essayons de faire artificiellement ce que les oiseaux font naturellement… Donc j'aime bien la propulsion des planeurs ; vous l'avez compris je pense, car c'est naturel et beau. Je commencerai de simple, en allant vers de plus en plus sophistiqué.
Atterrissage ETA 8m électrique (non le planeur ne va pas balayer Jean c'est un effet d'optique)
La première motorisation qui me vient à l'esprit est une motorisation dans le nez, mais faite d'une manière un peu améliorée ; car, comme je l'ai dit au-dessus, le sujet est archi connu ; il n'est donc pas besoin de trop y revenir. La petite "nouveauté", sans doute déjà employée par-ci par-là, sera que le modèle peut décoller lui-même du sol. En tout cas à partir d'une piste suffisamment lisse. Je pense en effet que la plupart des terrains d'aéromodélisme ont maintenant une piste en dur, même petite. Si quelqu'un n'a pas de piste en dur, il reste la solution bien connue que j'ai employée pendant des années, celle de la catapulte. En effet celle-ci permet de passer outre, les problèmes de mauvaise piste. Pour ce faire, il faut se procurer du Sandow élastique. De nombreuses fois on m'a demandé où on peut s'en procurer, mais hélas je n'ai pu être de bon conseil, vu que le mien, une fois que je l'ai eu acheté, je ne me suis plus préoccupé de la chose. Je l'ai acheté chez un artisan qui répare les bâches de camions. Il m'en a vendu une bonne vingtaine de mètres, et avec ça je fais tout. Selon le modèle on peut le mettre en simple, en double, ou en quadruple (Le webmestre utilise depuis plusieurs décennies ce genre de sandow de bâche mais acheté chez Leroy-rama ou chez Casto-merlin ou il est vendu au mètre).
J'essaie tous mes planeurs, même les modèles échelle un demi de 25kg, avec ce sandows d'environ 8mm de diamètre mis en quadruple. C'est vrai qu'il faut tirer fort, mais après qu'on lâche, même un 25kg monte à 3 ou 4m. Largement suffisant pour réaliser un saut de puce. De chaque côté il faut mettre des anneaux solides que l'on trouve rayon quincaillerie en grand magasin. Il faut aussi un bon piquet et un marteau pour fixer le sandow. Sur le planeur il suffit de fixer solidement une bonne vis agglo sous le fuselage, environ 10cm devant la roue. Plus arrière le planeur aura tendance à trop cabrer, et trop avant il ne décollera pas ( dans les magasins susnommés on trouve des crochets 90° avec un écrou papillon, il suffit de mettre un taquet en bois dur percé dans le fuseau et c'est même amovible)
On voit le sandow au sol le moteur va être mis en route
Il faut surtout placer un chiffon de couleur sur le sandow, deux ou trois mètres devant l'appareil, de manière que, lorsque le planeur aura décollé, on puisse bien voir le chiffon descendre, prouvant ainsi que l'anneau s'est bien décroché de la vis agglo. Alors on peut mettre le moteur en route. En effet, si jamais vous mettez le moteur en route alors que l'anneau est encore accroché, l'hélice se prendra dans le sandow, avec le risque de voir tout l'ensemble piquer dangereusement vers le sol. Ca m'est arrivé alors je le dis. Cette solution, bien que basique, rend d'énormes services et évite bien des catastrophes, car on la vitesse pour soi. De plus c'est un bon entrainement pour s'en servir plus tard en vol de pente. Pour ce système de décollage à la catapulte avec moteur dans le nez, je n'ai à ma disposition que des photos de mon planeur ETA en 8m.
1 ETA 8m
Je reviens donc sur le sujet des modèles à moteur à l'avant et avec décollage du sol : Pour l'ETA et pour deux ou trois autres modèles, j'ai aussi essayé la solution du chariot. Je trouve que c'est pas mal mais c'est plutôt réservé à une piste en dur. Personnellement je n'ai pas réussi à réaliser un chariot suffisamment bien fait pour encaisser les dénivellations, trous et bosses d'une piste en herbe.Sans doute n'ai-je pas insisté assez, étantparti plutôt vers d'autres solutions. J'ai donc deux ou trois chariots tout simples mais pour piste en dur. Ils sont de tailles différentes pour s'adapter aux tailles de modèles. Ce que je peux en retenir c'est qu'il faut que le chariot ait de bonnes roues qui ne forcent pas, qu'ils aient une assise pour le planeur qui lui permette d'avoir une incidence positive, afin de pouvoir décoller, mais sans trop ; et enfin qu'ils aient un rebord assez conséquent à l'avant pour éviter que le planeur fuie du chariot avant l'heure…
Je vous joins ici une vidéo de l'ETA que je fais voler régulièrement de cette manière. C'est bien mais après il faut aller chercher le chariot parti plutôt vers d'autres solutions. J'ai donc deux ou trois chariots tout simples mais pour piste en dur. Ils sont de tailles différentes pour s'adapter aux tailles de modèles. Ce que je peux en retenir c'est qu'il faut que le chariot ait de bonnes roues qui ne forcent pas, qu'ils aient une assise pour le planeur qui lui permette d'avoir une incidence positive, afin de pouvoir décoller, mais sans trop ; et enfin qu'ils aient un rebord assez parti plutôt vers d'autres solutions. J'ai donc deux ou trois chariots tout simples mais pour piste en dur. Ils sont de tailles différentes pour s'adapter aux tailles de modèles. Ce que je peux en retenir c'est qu'il faut que le chariot ait de bonnes roues qui ne forcent pas, qu'ils aient une assise pour le planeur qui lui permette d'avoir une incidence positive, afin de pouvoir décoller, mais sans trop ; et enfin qu'ils aient un rebord assez conséquent à l'avant pour éviter que le planeur fuie du chariot avant l'heure…
2 Vidéo ETA chariot clic droit et enregistrer
En allant dans les "extrêmes", pour pouvoir décoller du sol avec un moteur dans le nez, il suffit d'avoir un fuselage assez haut. "C'est évident", on dira. Oui c'est évident mais c'est rare, un tel fuselage. J'ai réalisé, il y a quelques années, un planeur de voltige nommé Toons, que tout le monde connait et qui est publié sur Internet en planeur mousse, entre-autres ; je l'ai fait en 3,20m, car en taille au dessus ça commençait à me faire un peu gros, et surtout trop lourd pour mon physique. De plus il m'aurait fallu une énorme motorisation, chose que je ne possédais pas à cette époque. ce site existe déjà un article au sujet de ce Toons, ou Toong , donc je laisse le Webmaster insérer ce qui lui correspond.
3 Vidéo décollage Toons clic droit et enregistrer
Pour ce genre de motorisation, qui est forcément liée à un fuselage haut, le jeu consiste à trouver une harmonie entre une taille de modèle, sa hauteur de fuselage, (en tout cas celle de la pointe du nez), et la taille de l'hélice qui convient pour mettre en l'air un tel modèle. Ce n'est pas évident, car des modèles de planeur qui ont la pointe du nez assez haute pour pouvoir passer une hélice et une garde au sol assez grande, de l'ordre de 3cm minimum, ces modèles ne doivent pas être légion. D'où l'intérêt du Toons, ou similaire. Mais bon, il s'agit là d'un modèle bien spécifique, vraiment très typé et pas dans la normalité que l'on connait généralement. Il s'agit donc ici de quelque chose de très spécial, mais qu'il faut quand même noter, puisque cela existe.
Une autre solution qui me vient à l'esprit, c'est le pylône fixe. En effet, beaucoup d'aéromodélistes, dans leur "glorieux passé", ont employé ce système et le plus souvent avec des moteurs pétaradant au Méthanol. Souvenirs souvenirs… C'était une méthode assez simple, bien que non dénuée de problèmes et effets secondaires de tous ordres. Mais ça rendait bien service, d'autant plus qu'à l'époque on était moins difficiles qu'aujourd'hui. Quand on pouvait faire un vol complet, c'est-à-dire avec un atterrissage "normal", on était bien contents ! Aujourd'hui cette solution de pylône fixe reste toujours d'actualité, car, grâce à l'électrique, tout change complètement. C'est propre, ça ne vibre pas ou presque, la puissance motrice est variable grâce au contrôleur, etc. C'est presque du luxe par rapport à avant. D'ailleurs les professionnels ne s'y sont pas trompés, puisque l'on voit, en vente, des pylônes vraiment très bien faits, et même certains que je qualifierai de "pylônes de luxe". Aujourd'hui, celui qui veut un pylône discret et démontable peut toutefois le réaliser lui-même, monté sur un tube ou un jonc carbone, le tout venant se planter dans un fourreau fixé à l'intérieur du fuselage. Quand on a fini avec l'emploi du pylône, (car le pilote du remorqueur arrive "enfin" sur le terrain), on le retire du fourreau, on met dans le trou du fourreau un petit bouchon de la couleur du fuselage, et hop, on peut passer directement au remorquage. Facile et peu onéreux… Pour ma part je n'ai fait qu'un seul de ces pylônes : Celui qui m'a servi à essayer l'ETA. Donc je ne citerai que celui-là.
4 ETA 10,30m
Comme je n'avais pas de remorqueur j'avais donc fait un pylône fixe pour ce planeur, et pour aider un peu plus, j'avais aussi réalisé des demi-trains en carbone qui venaient se planter sur le côté du fuselage dans des fourreaux ad 'hoc. Un écrou papillon pour leur éviter de s'en aller, et le tour était joué.
Faut dire que si j'avais pris tant de précautions, c'est parce qu'il ne s'agissait pas d'un appareil quelconque, mais d'un 10,30m d'envergure et 25kg. Donc j'avais fait en sorte de me donner les chances de réussir. Et ça a parfaitement réussi, bien que je fus fortement surpris de la puissance du moteur et aussi du couple à piquer au décollage. Hélas, pour ce modèle je n'ai que des vidéos de très mauvaise qualité ; à l'époque je n'avais qu'une petite caméra d'origine chinoise, qui ne valait pas grand chose. On aperçoit à peine l'appareil à l'atterrissage. Mais bon, on voit quand même un peu ; ou plutôt on imagine.
5 Vidéo ETA 10,30m clic droit et enregistrer
A l'atterrissage de cette petite bébête, je me suis soudain rendu compte combien mon terrain habituel se trouva soudainement très court… Comme s'il s'était soudainement raccourci… Ca alloooooonnnnge !Heureusement qu'il y avait des doubles aefs, comme sur le grandeur. Suite à ces vidéos et photos, je vous joins ici les caractéristiques générales de ce modèle, que j'ai réalisé après avoir fait le même en 8m, et qui avait un simple moteur dans le nez. Là encore par manque de remorqueur. J'ai toujours cet ETA de 8m avec lequel le vol devient, non seulement un simple plaisir, mais un véritable régal. "Une Rolls", ont dit certains qui l'ont piloté. Caractéristiques générales de l'ETA 10,30m à pylône fixe :
6 Dossier partiel
Je joins aussi quelques photos de l'ETA 8m et ses caractéristiques, afin que chacun puisse se faire une idée des différentes propulsions et puissances nécessaires, selon les types de planeurs. Surtout par rapport à leur allongement.
7 Dossier ETA 8m
Le moteur a été changé entretemps, et a été remplacé par un Brushless et des Lipos, en lieu et place du moteur à charbons et 30 éléments d'accus Nimh propulsion de l'époque. Les accus Nimh ayant pris de l'âge, des Lipos ont donc pris naturellement le relais. Résultat : Pour le même poids, près de 7 fois plus d'autonomie. (10000mah au lieu de 1500). Et le tout avec 30% de puissance en plus. Excusez du peu… ,Je sais, ce nez d'ETA avec des pales d'hélice, c'est affreux ; mais j'en étais là à l'époque. Et c'est resté en l'eta depuis (pardon, en l'état depuis). Voilà à peu près ce que je peux dire sur les modèles à pylône fixe et l'ETA avec moteur à l'avant.Il y a aussi une autre solution pour les planeurs à moteur dans le nez : C'est décoller du sol sur train rentrant. A ce sujet, je suis pratiquement certain que bien des possesseurs de planeurs à train rentrant n'ont jamais envisagé qu'ils pourraient éventuellement décoller du sol en autonome. Donc c'est à vérifier par chacun.
Il y a nombre d'années maintenant, je m'étais fait le master/moule de l'ASW17 en 4,50m. Donc dernièrement je me suis refait cet ASW17, mais ce coup-ci motorisé autrement que le premier, et surtout avec possibilité de décollage du sol. En effet, après vérification, je me suis rendu compte qu'avec une hélice assez petite et un moteur adapté à une telle hélice, j'avais presque trois cm de garde au sol pour l'hélice. Super ! Je l'ai donc fini et il vole parfaitement. Et surtout il décolle assez aisément du sol. Les vidéos que vous verrez ne sont pas très démonstratives, car il faisait mauvais ce jour-là et le vent était changeant et de travers, à l'image de la météo de cette année...
8 Images et vidéos ASW17 4,50m
A deux reprises l'hélice a touché et donc s'est un peu raccourcie d'elle-même. C'est arrivé parce que j'avais oublié de mettre quelques crans de volets pour aider au décollage. En effet, l'angle d'attaque de l'aile, lorsque le planeur est sur son train rentrant, est faible ; donc il a du mal à décoller par manque d'incidence. Il suffit alors de braquer les volets et tout s'envole bien plus aisément. C'est donc une bonne solution, un planeur décollant sur un train rentrant et moteur à l'avant, et de plus c'est facilement réalisable. Le principal étant, avant de commencer la construction du modèle, de bien réfléchir sur le sujet et voir si le modèle permet la chose, ou non. Et même si vous avez déjà un modèle fini, il est tout-à-fait possible de changer son train et le remplacer par un train rentrant à jambes assez hautes, selon la forme générale du fuselage. Il est évident qu'un planeur avec fuselage très arrondi en-dessous et donc l'axe de la pointe avant assez haut, c'est ce qui convient le mieux, car ça laisse plus de place pour l'hélice par rapport au sol. A la limite, celui qui veut absolument y arriver, peut se procurer un train rentrant un peu plus grand que ce qui est prévu, lui donnant ainsi droit à une roue plus grande, et le tour est joué. Bien sûr ce sera moins joli au sol, mais une fois en l'air on ne voit plus rien. Le but c'est avant tout de pouvoir décoller du sol. Etre autonome, en somme.
De plus, ce système permet de décoller sur de l'herbe, même pas bien tondue. Il suffit de placer le train rentrant + en avant que ce qui est généralement prévu. En effet de manière générale, un train de planeur se place environ a niveau du bord d'attaque de l'aile. Entre ce point et le point de centrage, il y a un bras de levier assez faible, ce qui fait que quelquefois on passe sur le nez lors de l'atterrissage. Mais si l'on augmente ce bras de levier en avançant la position du train, cela permet de pouvoir mettre un moteur tractif en route sans que le planeur passe sur le nez. Si en plus le train rentrant est muni d'une roue à diamètre élevé, alors le décollage sur l'herbe est aisément réalisable. Pour ce système, évidemment le choix du moteur est important. En effet il faut chercher, bien évidemment, une hélice au diamètre le plus petit possible, par conséquent un moteur au KV assez élevé.
Je sais, quelqu'un dira qu'une telle motorisation n'a pas un bon rendement… C'est vrai, mais qu'est-ce que ça peut faire ? Le principal est de pouvoir faire monter le planeur. Et pour ce qui est de l'autonomie, nous ne sommes pas dans le cas d'un avion de voltige électrique où on place généralement un accu de faible capacité pour gagner du poids. Non nous sommes dans le cas d'un planeur, et un planeur ça a beaucoup besoin de poids dans le nez. Alors il suffit de mettre un accu de plus grande contenance, et le problème du rendement est résolu d'un seul coup. Donc je trouve que cette solution de décollage sur train rentrant est séduisante, à condition toutefois de posséder une mécanique de train rentrant solide et fiable. L'idéal serait de faire soi-même ou par un ami le train rentrant, afin d'obtenir un ensemble peu large mais long. En somme réaliser un train assez étroit, ce qui engendrerait des trappes petites en hauteur, les protégeant ainsi des herbes hautes. Et en même temps un train assez long, qui accepterait donc une roue de grand diamètre mais étroite. L'ensemble permettrait d'avoir un train assez haut sur pattes, engendrant une bonne incidence pour le décollage, et qui serait plutôt bien protégé au niveau destrappes, point fragile comme chacun le sait.
9 EXPLORER
Une autre solution consiste à placer la motorisation en position arrière, et au-dessus du niveau de l'aile. L'ensemble laissant alors assez de hauteur pour y placer une hélice propulsive de taille suffisamment grande, ça marche bien, mais demande une forme de fuselage bien particulière. Or cette forme cause forcément plus de trainée, car plus volumineuse. Beaucoup s'en inspirent actuellement et surtout dans le domaine des planeurs de tout début, ceux en mousse en particulier. Cela a l'avantage d'une plus grande sécurité au niveau de l'hélice, celle-ci se trouvant vers l'arrière, donc moins de risques de mettre les doigts dedans. Et si l'ensemble est assez puissant, on peut même décoller le planeur du sol. Dans ce style, j'ai réalisé il y a déjà quelque années un 5m de ce genre, que j'avais nommé Explorer, car je le voyais bien "faire de longs voyages", ayant un grand potentiel en terme d'autonomie moteur. Quelques photos ici en diront plus long:
Cet "Explorer" était motorisé à l'époque par un moteur Graupner/Plettenberg à charbons. Fort bon moteur car ayant, grâce à son aimant mobile, un excellent rendement, du même ordre que nos Brushless actuels.Je vous insère ici ce que j'avais noté pour moi-même dans mon PC :
Longueur fuselage hors tout : 2,10m
Envergure : De 4,50m à 6m. Le mien faisait 5m d'envergure.
Hauteur au niveau du moteur : 46cm
Poids : Le mien pesait 8kg au décollage.
Surface : Environ 105 dm2
Charge alaire : Environ 75gr/dm2
Profil : HQ 2012 sur toute l'envergure.
Moteur : Ultra 3300-7.
9 Explorer
Le moteur, en position "inversé" par rapport à la normale, avait été modifié pour tourner à l'envers et donc entraîner l'hélice dans le bon sens. Il n'y a donc pas besoin d'hélice propulsive.
Voilà, je pense que tout est dit. Quelques photos et vous avez une vue d'ensemble de la bébête. Il volait bien, (sniff, le 41mhz a finalement eu raison de sa bonne santé), et même très bien ; mais toutefois on sentait bien, au pilotage, l'influence de la grande hauteur du fuselage ; sa grande surface latérale. Mais je m'y étais habitué au bout d'un temps, comme c'est souvent le cas quand on passe d'un planeur à un autre. Il y avait une "certaine façon" d'engager ce planeur en virage, et ensuite tout allait bien. Cependant, avec un peu de vent, cela influait pas mal sur la qualité générale du vol, ce qui faisait que je ne le sortais que lorsqu'il faisait que peu de vent, et pour faire essentiellement du vol thermique. Voilà pour l'Explorer et sa motorisation arrière.
En allant vers "de plus en plus sophistiqué", j'en viens tout naturellement au pylône rentrant ; sujet évoqué de nombreuses fois et aujourd'hui encore.
En effet, malgré des pylônes de plus en plus sophistiqués et fabriqués de manière professionnelle, il n'en reste pas moins qu'il reste des petits "hics" de fonctionnement de temps en temps. Et quand ceux-ci sont sans défaut au point de vue fonctionnement, c'est au niveau du prix que cela devient dissuasif. Je ne dis pas que ces pylônes ne valent pas leur prix ; non je dis seulement qu'un tel achat n'est pas à la portée de n'importe-quelle bourse. De plus, ceux qui ont la réputation de bien fonctionner sont assez récents. Or, quand pour ma part j'ai voulu aussi me lancer dans l'aventure du pylône rentrant, ces beaux pylônes n'existaient pas encore, ou bien depuis peu ; je ne me souviens pas bien. C'est aussi ce qui fit que je me lançai dans la réalisation perso d'un pylône rentrant.
Avec le pylône rentrant, on entre alors dans ce que j'évoquais au début, savoir une motorisation ressemblant un peu à celle de l'oiseau, (un tout petit peu), dans le sens qu'une fois rentré on ne voit plus rien. C'est là que les choses se compliquent d'un seul coup. Là c'est une autre affaire. A l'époque où je me suis lancé, j'avais lu des articles sur le sujet et aussi discuté avec quelques collègues, mais chaque fois j'avais comme un sentiment d'insécurité, dans le sens que les principes de fonctionnement qui avaient été retenus ne me paraissaient pas très fiables. Je veux parler bien entendu des systèmes où il faut que la pale "effleure" une sorte frein, celui-ci normalement réglé pour une "certaine vitesse de vent", venant de face. L'idée est sûrement bonne, mais personnellement je ne me sentais pas en sécurité, surtout que je prévoyais de faire des modèles conséquents avec pylône rentrant, donc recherche d'une grande fiabilité.
Vidéo, pylone compliqué, mais qui fonctionne (ex-Ventus 5m webmestre) clic droit et enregistrer
C'est à cette époque que je décidai de me lancer dans l'aventure, et d'ailleurs j'avais écrit sur le sujet. Il s'agit du pylône que j'ai nommé "Boomerang", à cause de sa forme bien typique. Donc je replace aujourd'hui cet article. Ensuite on reprendra le sujet.
10 Pylône Boomerang
Depuis ce premier modèle, donc cet ASW15 de 6m qui servit de banc d'essai à ce pylône, vu le résultat je fus grandement encouragé, et j'entrepris deux autres modèles plus un autre, mais pas de forme Boomerang. Juste le système rotatif fut retenu. Donc le second pylône Boomerang fut celui monté sur un Salto de 6m. Là ça commencer à faire gros, très gros. De plus le fuselage, à l'endroit du pylône n'est pas bien gros. Il m'a fait réfléchir, le bougre ! En tout cas j'ai été obligé de dormir de nombreuses heures, afin de laisser au marchand de sable le soin de me donner le bon conseil… Pour cet appareil, j'ai été obligé de changer l'angle de la forme Boomerang pour revenir à pratiquement 90°. C'est ce qu'il me fallait pour que le pylône "roule" quand il s'approche du fond du fuselage. Difficile à expliquer par écrit. Mon problème était que, vu l'étroitesse du fuselage, je n'avais droit qu'à une hélice de 16 pouces. Et le planeur pèse 19,200kg. Et pourtant il faut voir comme la motorisation enlève tout ça ! J'ai grillé deux moteurs qui avaient un défaut de série, et maintenant j'en ai un qui marche à merveille. Quelques photos parleront mieux ici :
13 ASW20 5,75m à pylône
Si je refais un jour un autre Boomerang, cette fois-ci il y aura en plus, sur le couple, un récepteur dédié au pylône, ainsi que sa batterie lipo et son inter. En somme tout l'ensemble sera entièrement autonome. Je pense même à placer dessus les deux servos des trappes. Ce n'est encore qu'un projet, mais c'est parfaitement réalisable. En plus de ces trois planeurs, toujours par faute de remorqueur, un jour, en regardant de plus près sous cet angle mon Pilatus échelle ½, je me suis dit qu'après tout, même s'il était peint depuis des années, en m'y prenant bien je pouvais me faire, sans trop de dégâts, un pylône pour lui aussi.
14 Pilatus B4 échelle 1/2 à pylône
Calculs, cogitations, vérification que rien ne s'y oppose, et c'est parti ! Pour celui-là, vu la grand profondeur de fuselage que j'avais à cet endroit, je pouvais même me permettre le luxe de faire un mât droit, mais alors avec une particularité : L'hélice placée derrière le moteur, celle-ci étant, dans ce cas, "et tractive, et poussive". Et ça marche depuis des années maintenant. Le moteur pèse juste 700gr, alimenté avec 6 lipos de 5000mah, ceux-ci branchés en 8s 2p, soit 15000mah en 8s. J'en ai pour un moment de temps moteur ! Le moteur consomme environ 50amp au décollage, puis une fois à 50m je réduis d'environ 30%. Donc une conso assez faible et un temps moteur prolongé. Si j'ai mis toutes ces lipos, c'est tout simplement pour remplacer l'énorme plomb que j'avais pour le centrage. Idem d'ailleurs pour le Salto 6m, qui est alimenté de la même façon. La surprise fut le jour du premier essai à Llupia. On se demandait bien, Monique et moi, que pourrait bien faire un si petit moteur sur cette énorme masse d'engin volant. Mais bon, en même temps on savait que ce B4 pouvait voler avec du tout petit temps, comme avec des lancer-main. Alors on avait une certaine confiance, jointe quand même avec pas mal de points d'interrogation. Je m'étais placé au tout début de la piste, afin de laisser toutes les chances au B4 de décoller, mais après avoir mis les watts, 15m plus loin le voilà qui décolle, étonnés que nous étions. Dingue ! C'est sûr qu'ensuite il faut du temps pour monter à 500m, mais ce n'est qu'une question de temps, car pour ce qui est des accus et de la conso moteur, il y a énormément de réserve.
Donc vous l'aurez compris, le pylône électrique ça marche. On peut se le faire patiemment, peu à peu, et pour pas cher du tout. En plus on le fait sur mesures, ce qui est grandement appréciable. Voilà pour la solution du Pylône rentrant.
Maintenant, comme en plus j'aime faire de la voltige planeur (bon, là je sais ce n'est pas prévu par la nature. (Quoiqu'il paraitrait que certains Choucas…) comme j'aime faire de la voltige planeur, je me suis mis un jour en tête de me faire un Salto à réacteur posé sur le dos. Plus tard, un ami m'envoya une vidéo du planeur grandeur avec lui aussi un réacteur posé sur le dos. Surprise ! Surprise bien agréable. Comme je m'étais fait le master et le moule du Salto échelle ½, je me suis dit qu'il conviendrait parfaitement à ma turbine de 12kg de poussée. Faut dire qu'avant j'avais fait le même Salto, mais en normal, que l'on a vu à l'Omat avec un bébé dedans, ainsi que ma chienne ; et comme il n'y avait aucun défaut de calage ou vice quelconque, mais que l'appareil était extrêmement fin et agile, je partais ainsi sur de bonnes bases. C'était mon premier modèle à turbine et la première fois aussi que je touchais une turbine. Pas évident…
Que les âmes sensibles se rassurent ni la gamine ni la chienne ne sont dans les vidéos ci dessous :
Bref, le jour venu c'est la tremblottttttte. Les gaz… puis deux mètre plus tard le nez du Salto touche le sol. Couple à piquer important. Au bout de deux ou trois fois, avec un peu d'habitude je pousse tout doucement la manette, et alors la vitesse s'accroit doucement, et avec elle je retrouve la sensibilité de la commande de profondeur. Ouff ! Dix mètres plus loin le zoziau est en l'air, majestueux, avec en prime le bruit fabuleux du réacteur, surtout celui des grosses turbines, qui ont un son moins aigu que les petites. Prise d'altitude, puis le modèle montre trop ; je pique. Mais au bout d'un moment je dois me rendre à l'évidence : Le moteur est trop puissant. Alors je réduis et là tout va mieux. Plus tard j'apprendrai que c'était plutôt un problème de positionnement de la turbine, en somme son angle d'attaque qu'il fallait retoucher. Ce jour-là j'ai deux beaux vols, vraiment content que tout se soit bien passé, et surtout à cause du vol fabuleux de ce Salto. Faut dire qu'à ces échelles, tout change complètement, et surtout le rendement général.Hélas 15 jours plus tard je revole, et là je fais des loopings, mais arrivé au bas de l'un deux, la clé d'aile se plie au milieu du fuselage, et patatras ! Ca fait un choc. Mais bon je me suis dit que malgré tout j'avais réussi ce défi, et qu'il n'y avait plus qu'à recommencer.
Comme j'avais fait aussi le master/moule du Salto en 6m, je l'ai donc monté aussi avec une turbine réacteur sur le dos. Une 6,7kg de poussée pour 23kg. Un plaisir ce modèle, un vrai plaisir. Mais un jour Monique m'avoua qu'elle avait un peu peur lorsque je faisais du réacteur. Alors j'ai vendu ce modèle et je me suis fait le même à pylône, celui que j'ai actuellement. Depuis, Monique a revu sa position et m'a dit qu'elle n'avait plus peur, surtout depuis que je fais du Jet et que tout se passe bien. Alors je me remets à l'ouvrage et je me fais un autre modèle, mais ce coup-ci… un modèle à réacteur rentrant. Il est en construction actuellement, donc je ne peux que vous donner des informations partielles. Mais la chose la plus délicate pour moi est terminée, c'est-à-dire le système de turbine rentrante. ,Ca y est, ça marche. Ouf !
15 Solo-Fox
Je peux donc construire en toute sérénité tout le reste, la turbine se levant et descendant déjà sur le fuselage. Donc il s'agit d'un planeur Solo-Fox. C'est-à-dire la version monoplace du Fox. Il est en 4,70m et la turbine est une Merlin 100, soit 10kg de poussée environ. J'évalue à 17/19kg le poids total avec le plein, et donc la poussée sera nettement suffisante. Voilà pour la motorisation turbine réacteur, fixe et rentrante.
Il ya aussi une autre chose que je mets au point en ce moment, c'est une turbine électrique rentrante sur planeur. Comme je n'avais jamais vu une telle chose, j'ai eu envie de me le faire. Il vole mais il n'est pas encore peint. Il s'agit d'un fuselage de petit Pégase et des ailes de 4,50m. Ailes et stabs faits à mon goût.
16 Petit Pégase
La turbine a une poussée de 1,2kg exactement, et le poids de l'appareil fini, environ 3,8kg en comptant large. C'est léger, mais c'est fait pour un appareil à grand allongement, avec profil peu épais et pas trop porteur. Bref un appareil à vol tendu. La turbine n'a aucun mal à faire monter tout ça, vu que j'ai la même traction surl'ASW17 de 4,50m, cité au-dessus, mais avec 700gr en moins que sur le 17.
L'aileest donc à grand allongement et a des volets tout le long. Une petite roue dépasse sous le fuselage pour le décollage du sol. Cet appareil va avoir certainement un fort potentiel de vol. En effet il peut se lancer aisément à la main, peut décoller du sol, et ensuite on rentre le tout. Et c'est parti pour du vol sans que rien ne dépasse. L'autonomie est bien suffisante, vu qu'il y a une conso de 30amp pour des lipos de 5000mah. C'est donc du très nouveau en tout cas pour moi- ce genre de propulsion à turbine électrique rentrante.
Il faut dire que ça a de nombreux atouts :
- Pas besoin de pylône compliqué. Le mien est une simple plaque époxy tournant sur la clé d'aile.
- Pas de pales qui cassent ou qui se replient mal.
- Pas besoin de ressorts pour replier les pales.
- Pas ou peu de couple piqueur, vu que le pylône n'a que peu de hauteur au-dessus du fuselage.
- Pas de vibrations.
- Grande légèreté, etc.
Par contre, un point moins intéressant : Le bruit. Ce bruit strident des petites turbines électriques qui n'est pas très agréable. C'est dur de tout avoir…
clic droit et enregistrer (c'est un SWIFT à réacteur) ????
Vidéos diverses ( catapultage, décollages, atterros, sorties pylones divers, etc..)
Avec un ami nous avons un projet en commun, où nous allons commencer la construction de deux planeurs identiques avec une nouvelle propulsion… Mais chuttttt, c'est encore à l'étude, bien que celle-ci soit pratiquement terminée. Nous aurons l'occasion d'en reparler si vous voulez.
Je termine là cet article, ayant essayé de faire un peu le tour de la question, en tout cas à mon niveau.J'espère que ça pourra aider ou donner des idées à quelqu'un qui voudrait pouvoir voler en planeur motorisé, mais qui trouve que c'est difficile.
En tous cas j'espère simplement que ça vous aura fait passer un bon moment.