AEROMODELISME-RC

Le FOURNIER RF10 de Jean POULOU

 

 

 


En arrière plan le CANIGOU enneigé

   Il y a longtemps que je désirais réaliser un moto planeur, mais chaque fois, en faisant mes calculs, j'arrivais à des tailles extravagantes, compte tenu de la taille des moteurs disponibles et leur pendant incontournable : Celle des capots moteurs. Bien entendu sur les moto planeurs, comme sur le reste d'ailleurs, on fait toujours en sorte de diminuer au maximum toute traînée parasite, d'où les tailles compactes de ces capots pratiquement "moulés autour du moteur". Rien que de très normal après tout. 

J'aurais bien pu y placer un petit moteur méthanol, mais décidément ce n'était pas l'idée que je me faisais d'une motorisation de moto planeur. Pour des raisons de propreté et aussi pour des raisons de régularité de fonctionnement, j'ai toujours envisagé un moteur à essence pour ce genre d'appareil. En effet il est très agréable de pouvoir compter sur un ralenti moteur très bas et ne calant jamais, pour s'amuser à voler longtemps, moteur au ralenti, puis l'arrêter pour de bon et planer ensuite, (J’étudie en ce moment la possibilité de redémarrer le moteur en faisant piquer suffisamment le modèle). De plus, c'est très désagréable de décoller un gros modèle comme celui-ci, et, à 5m d'altitude, entendre son moteur s'appauvrir et caler à cause d'un pointeau qui a décidé de faire sa crise ce jour-là... 

(Note du Webmestre : L'arme absolue la propulsion électrique... Bientôt..).

Le temps a passé. Puis, assez récemment sont sortis de-ci de-là quelque petits moteurs à essence, dont les MVVS, qui sont en quelque sorte des méthanols transformés en essence. Le gabarit et le poids de ces nouveaux moteurs essence étant pratiquement similaires à leurs prédécesseurs, ça ouvrait une brèche. De plus, ce qui m’a poussé à réaliser ce modèle, c’est le fait que, depuis quelques temps, il est apparu que certains moteurs aux ouïes bridées ont tendance à consommer plus de vilebrequins que de carburant. Ah ! Les aciers ne sont plus ce qu’ils étaient… Et s’il n’y avait que ça !Voyant cela, j'ai donc refait mes calculs, et, ô surprise, je me suis rendu compte que les nouvelles tailles de ces moteurs permettaient enfin de réaliser un modèle qui ne soit pas un "monstre".

En effet, en allant consulter les divers sites concernant les moto planeurs modèles réduits, et principalement les sites Allemands, on voit qu’effectivement les tailles commencent au minimum à 5,80m pour que tout puisse entrer à peu près bien. Je parle ici de moto planeurs plutôt anciens, et non ceux de la nouvelle génération.Cependant il m'a fallu tout de même en arriver à 5,08m pour pouvoir faire entrer le MVVS 35cc au "chausse-pieds" dans le capot ; et encore, je n'ai pas eu le courage de fabriquer un pot d'échappement "maison". Mais bon, chacun sait que je ne suis pas un maquettiste, mais tout juste un semi maquettiste. La preuve : J'ai placé un train rentrant mono jambe au lieu d'un bi. Et puis j’ai fait la déco au goût du jour, avec Monique, ma « chère et tendre », comme conseillère.

J'ai aussi choisi de prendre un moteur à allumage électronique, qui assure non seulement un excellent ralenti pendant des heures s'il le faut, mais aussi des démarrages quasi instantanés. Un grand merci au passage, aux constructeurs de moteurs compréhensifs. Le plus dur pour moi a été le choix du modèle. Vraiment c'est un casse-tête ces moto planeurs ! Au moment où l'on croit avoir fait le bon choix, il y a toujours quelque chose qui cloche, quelque chose qui ne convient pas avec les possibilités de chacun, soit avec la place, soit avec le terrain de vol qui permet ou non une faible garde au sol de l'hélice, soit avec la qualité de la piste qui autorise ou interdit le train rentrant, etc...Bref, j'ai passé un mois de recherches avant d'en arriver à un choix entre deux modèles : Le RF5 ou le RF10. C'est un ami qui, passant à la maison, m'a fait pencher définitivement vers le dernier. Mais je pense qu'à terme, je ferai aussi le RF5 ; « ça me plaît grave » le moto planeur ! Contrairement à mes habitudes, j'ai construit ce modèle tout en bois ; mais le démon des matériaux composites n'ayant pas lâché prise, j'ai finalement opté pour les deux méthodes jointes, s’entraidant.C'est dommage que je ne puisse pas vous faire parvenir quelques photos de construction (si ça y est, voir in fine). En fait j'ai eu un ennui de disque dur secondaire, et j'ai perdu tout le dossier concernant le RF10. J’espère pouvoir vous joindre au moins un plan trois vues. 

  

Donc, par exemple, pour confectionner les flancs et le dessous du fuselage, j'ai employé du bois de Koto de 8/10ème, doublé de satin 100gr, puis 1cm de polystyrène, puis de nouveau du Koto sur la partie avant jusqu'au BF, puis de nouveau un satin sur l'avant. Le tout mis sous vide et puis dodo...Je vous assure que le résultat est vraiment excellent en rapport poids/rigidité. Et il le faut ! Car cet appareil étant un biplace côte à côte, il a un dessous très large (30cm à plat), et aussi des côtés qui sont eux aussi plats + l'arrondi du dessus. Or tout le monde sait que ce qui est plat n'est pas bien rigide.Je ne vous détaillerai pas la construction, vu que les photos perdues l'auraient fait d’elles-mêmes. Je me contenterai donc de vous donner les caractéristiques générales et les matériels employés.

-    Envergure :                   5,08m

-    Poids :                            17kgs avec le plein.

-    Profil :                              HQ série 2.0

-    Corde d'emplanture :   53cm et 43cm 10cm plus loin. (Il y a un Apex au début de l'aile)

-    Construction :                Bois + fibre de verre + carbone + polystyrène. Le tout marouflé 50gr et peinture automobile. Décos en Vinyl

-    Moteur :                            MVVS 35cc essence

-    Train rentrant :               Gros modèles de Jean Sobry (que je n'arrive plus à joindre pour en acheter un autre) + Servo 25kgs

-    Radio :                             Graupner 12 voies.

-    Fonctions :                      Profondeur, direction, ailerons, volets de courbure, aérofreins, train rentrant, gaz, crochet de remorquage (on ne sait jamais...). Je crois que je n’ai rien oublié, il vaut mieux.

-    Servos :                           15

-    Réservoir :                      1 litre (pour éviter d'avoir à amener le jerrican sur le terrain) Il y en a largement assez pour tout l'après-midi, surtout quand il y a des cumulus.

-    Accus :                             2x 1700mah réception et 1x 1700mah pour l'allumage. 

Bon, je crois que c'est tout.

Que dire du vol ? Un vol ça ne se dit pas, ça se découvre, ça se construit, ça se voit, ça se transforme, ça s’harmonise avec le caractère du pilote, ça se ressent, ça se vit, ça colle aux tripes, ça se gère, ça se pilote, ça se déguste, ça fatigue aussi. (Ah que je suis bon en écriture ! Ne trouvez-vous pas ? J’ai du louper ma vocation). Bon on arrête là si vous volez… Pardon, si vous voulez. En tout cas le vol du RF 10 à cette taille et ce poids, est vraiment réaliste et prenant. Les passages bas, lents ou rapides, sont un régal pour les yeux, en tout cas pour les miens. Selon la position des volets, dans les passages on vole, soit vite, soit lent, et ce malgré les 17kgs.Pour le vol normal, à peine avoir décollé pleins gaz on passe à 1/2gaz ; puis 50m plus haut on passe au ralenti total. Là il vole droit, ou monte, ou descend, selon les conditions du moment. Une fois il a été aspiré par un puissant thermique et il a fallu que je mette aefs + moteur pour pouvoir descendre ; j’ai transpiré ce jour-là, croyez-moi… Pour l'atterrissage ce n'est pas si simple, car, à cause de la fonction du manche des gaz habituelle, la commande des aefs se retrouve dans mon cas sur une commande annexe qui vient sous l’index, sur le côté droit de l'émetteur, et proportionnelle. De l'autre côté se retrouve la même commande, mais pour la fonction volets.Donc, selon les conditions du moment, pour atterrir on joue sur :

-    Les gaz, à moduler pour parvenir en entrée de piste,

-    Les volets de courbure, à appliquer selon la force du vent ou de la portance sol,

-    Les aefs, je ne sais pas trop pourquoi. Il paraît que ça sert à quelque chose.

-    Penser à sortir le train, (j'ai déjà aplati le gazon de notre terrain une fois),

-    Selon le terrain, laisser ou arrêter le moteur, à l'aide d'un inter dédié,

-    Et quand on y pense cabrer plus ou moins, ça peut aider à se réconcilier avec la planète...

J'aurais pu faire une commande par interrupteur, qui aurait eu pour fonction d'affecter le manche des gaz, soit aux gaz, soit aux aefs, mais j'ai préféré conserver la petite difficulté de jouer avec une molette latérale pour moduler les aefs. C'est mon choix car il m'arrive de temps à autres de piloter des réacteurs où il y a aussi des commandes de partout, et il faut s'y habituer. C'est pire que les accordéons, remplis de boutons...Au début, par réflexe naturel  je me trompais : En voulant rentrer ou sortir les aefs, j'accélérais ou je décélérais le moteur ; mais maintenant tout est à peu près rentré dans l'ordre.La seule chose nécessaire est celle-ci : Ne pas avoir trop de bruit autour de soi afin de pouvoir se concentrer, c'est tout. Respecter celui qui atterrit est une forme de courtoisie appréciée de tous. C’est une race en voie de disparition qu’il faut protéger à tout prix ! En l'air, le RF10 est le premier appareil que j’aie jamais possédé,  qu'il faille vraiment piloter comme un grandeur. Je l'ai passé à des amis du pilotage grandeur, et ils m’ont déclaré se trouver comme s’ils étaient aux commande d’un grandeur. Personnellement ce genre de pilotage me plaît beaucoup, car ça m’apprend dans mon grand âge. 

Pour décrire tout cela, le mieux serait que l’on se rencontre dans quelque réunion amicale, quand les beaux jours le permettront un peu plus souvent.

***** 

Je remercie Maurice Luzzato, qui a payé de sa personne pour prendre ces belles photos, surtout celle où on voit le Pic du Canigou en toile de fond : Il a fallu qu'il se couche à plat ventre dans l'herbe froide de l'automne, afin de saisir l’instant présent. Il y a encore des gens dévoués à la cause, et de plus à la cause artistique…Bon, moi aussi je pense avoir assez payé de ma personne, mais pas en tant qu’artiste de la plume. J'espère toutefois, avant de vous lire, vous avoir fait passer un bon moment. On en a tous besoin, je crois. Pour ce qui manque à la documentation, compte-tenu de la situation je compte sur la capacité du Webmestre (1) et votre collaboration pour y ajouter. Merci d'avance 

Jean Poulou        

(1) Capacités faibles je n'ai trouvé qu'un 3 vues d'un RF10 bi-cycle.. j'ai des doutes

Photos Maurice LUZZATO

RF10 grandeur- collection B.CHAUVREAU

***

Les phases de construction du fuselage

(Les ailes c'est du classique)

Préparation des flancs

Préparation des sacs à vide

Collage des flancs sous vide

Assemblage du fuselage

Et voilà une fois sec

Vu de l'arrière, c'est là que l'on comprend pourquoi l'ami Jeannot est si productif, il n'est pas distrait par la vue de la fenêtre!

Roulette de queue très soignée, beaucoup de modèles partent en brioche au décollage suite à une roulette bricolée

Le train principal musclé, il doit supporter 17000 gr

Le même vu de l'extérieur, les trappes sont articulées au tissu d'arrachage

Et voilà pas plus difficile que ça, il ne reste qu'a coffrer les ailes de façon standard.

Le RF10 XIMANGO est construit au Brésil qui a racheté les plans et droits de FOURNIER.

Vous trouverez une vidéo du vol du RF10 prise à l'OMAT par le Webmestre lors d'une journée planeur dans la rubrique VIDEOS.

S'il reste des points obscurs ou si vous désirez des renseignements complémentaires :

 jean.poulouXXX@neuf.fr   (enlever les XXX anti-spam avant l'envoi)


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